vendredi 6 juillet 2007

Touchez pas à mon Fleuve!


Le fleuve Saint-Laurent est souillé par les croisiéristes qui n'hésitent pas à y déverser leurs eaux de toilette. Je m'insurge, je palpite, je suis fâchée... Mon fleuve, si beau et si majestueux, témoin de mes jeux d'enfants et de mes rires d'adolescente, traité sans respect par des capitalistes ne pensant qu'à l'argent et aux économies qu'ils peuvent faire..pfff...



Dans quel monde vivons-nous? Quel respect est-il porté à cette terre qui nous abrite? Que laisserons-nous aux générations futures? Un fleuve brun sans baleines et sans vie? Bon, voilà un discours à la mode et je l'avoue, quelque peu gnagnan. Mais n'empêche, notre fleuve est une puissante manifestation du cycle de l'eau, il possède un des écosystèmes des plus complexes et variés de la planète, il regorge de nourriture et de tout temps, il a exercé une fascination irrésistible sur les hommes. Les amérindiens savaient le respecter pour toutes les richesses qu'il leur prodiguait sans compter. En quelques centaines d'années, nous avons exploité ces richesses jusqu'à ce qu'elles s'épuisent, l'immense complexité de son écologie ne préoccupant personne...


Puis, les mouvements écologiques ont renseigné, éduqué. Ils ont provoqué, contesté et fait avancer les mentalités forçant la mise en place d'un plan d'action pour sauver le Saint-Laurent. De grandes industries devaient atteindre des objectifs de réduction de déchets liquides, des sites contaminés ont été restauré, des habitats humides conservés, le parc marin à l'embouchure du Saguenay créé, des plans de survie pour certaines espèces mis en application. Malgré la coopération de certaines industries qui ont mis en branle des plans de dépollution ambitieux, comment se fait-il qu'en 2007, des bateaux déversent encore leurs eaux de toilettes?? C'est insensé et très difficile à pardonner. Ils vont rectifier la mire, corriger cette grave faute... et bien pour moi, il est trop tard, je ne prendrais plus jamais de tels bateaux!!


J'ai passé beaucoup de temps sur les rives du Saint-Laurent, à Saint-Pierre Les Becquets. À cet endroit, le fleuve atteint près de 5 kilomètres de largeur, on peut y voir loin, respirer profondément l'air aux arômes marins et s'ennivrer du vent toujours présent. Je m'y suis baignée sans penser à ce que pouvait déverser les industries et les gens sans cervelles, j'ai sauté d'un bateau au large pour regagner la rive avec mes amis en riant, j'ai chanté du bon vieux Québecois autour d'un feu de joie, j'ai marché sur les longues plages sablonneuses, j'ai grimpé de grandes dunes de sable, j'ai pêché des perchaudes et je me suis sentie tant aimée par mes chers grands-parents.....


Mes grands-parents sont disparus et en même temps, cette partie de ma vie est devenue souvenir. Mais aujourd'hui, je suis découragée, mon coeur est en berne, je verse une larme sur le Saint-Laurent et j'espère, j'espère de tout mon coeur que ça va changer...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ce genre de chose m'enrage ! J'espère que les autorités vont faire quelque chose pour empêcher ça !