mardi 17 juillet 2007

Fuir le quotidien...

Mon père était le seul homme de la famille. Pauvre lui! Lorsqu'il devenait le moindrement bougon, qu'il rechignait un peu alentour de ses départs pour son camp, perdu dans le fin fond des bois de la haute Mauricie, nous l'agacions sur son besoin de quitter la civilisation (ou était-ce de se reposer de sa gang de filles?). On lui prescrivait un deux semaines d'hermitage avec les ours et les brûlots car il faut l'avouer, ça lui faisait un bien fou. Il revenait en forme, heureux, relaxe avec des truites, des dorés, des perdrix et des lièvres. Seul petit bémol (ou l'excuse ultime pour partir encore), il court toujours après son orignal...

Ressemblerais-je à mon père? Ai-je hérité de ce trop plein de lumière, de bruits, d'activités, de ce besoin de lâcher prise sur le brouhaha quotidien? Quand vient le temps des vacances, je deviens irritable, nerveuse, fébrile, sensible. Il suffit que je sois entrain de regarder mon itinéraire pour que les larmes perlent à mes yeux, que j'entre dans le motorisé en écoutant du Rod Stewart pour que je me sente légère et émotive, de m'imaginer ne serait-ce qu'un centième les îles Mingan pour rêvasser plusieurs minutes....

La liberté d'agir au gré du temps agit sur moi comme une pillule euphorisante. Je laisse derrière moi mes soucis et lève l'ancre sur tout mes peurs et mes obligations. Je me ressource, je vis à cinquante à l'heure, je savoure de laisser couler les journées! Ensuite, je suis rassasiée pour quelques mois... pour quelques mois seulement!!

Le départ est prévu pour ce soir. Le motorisé est au garage. Il nous a fait ce weekend un crise aigüe de Pinkage. On aimerait bien régler ce problème, qui est intermittent, et que les garagistes ne peuvent jamais prendre sur le fait. Cependant, cette fois-ci, le garagiste (un spécialiste des moteurs à carburateurs) est certain de connaitre la source du problème et il nous a affirmé qu'il serait prêt cet après-midi.

Je suis fébrile, je dois effectuer les derniers préparatifs et le motorisé n'est pas ici. Haaaaaah... et nous devons être partis pour 17h30 car Sara joue son match de son soccer avant qu'on prenne la route! Un petit facteur de stress supplémentaire mais qui nous fera savourer encore plus nos errances...

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